Qu’est-ce que le hashrate ? Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur le taux de hachage !

Le minage de cryptomonnaies est au cœur de la sécurisation des réseaux basés sur la blockchain.
Le fonctionnement de celle-ci repose, en effet, sur l’ajout régulier de nouveaux blocs contenant les transactions des utilisateurs, un processus qui nécessite une puissance de calcul immense et la participation de ceux que l’on appelle les « mineurs ».
Ces opérations sont influencées par deux principaux facteurs, la difficulté de minage et le taux de hachage (hashrate), qui déterminent ensemble la complexité du processus autant que la compétitivité du minage.
Le hashrate, en particulier, est une mesure suivie de près par les experts de la blockchain, puisqu’elle définit la puissance nécessaire à la validation de nouveaux blocs.
Elle est surveillée avec rigueur non seulement par les mineurs eux-mêmes, mais aussi par ceux et celles qui investissent dans les cryptomonnaies.
Dans le détail, à quoi correspond ce hashrate et comment fonctionne-t-il ? Quelles informations essentielles peut-il nous fournir ? C’est ce que nous allons voir.
C’est quoi, le hashrate ?
Terme anglophone utilisé de manière courante dans l’univers de la blockchain et des cryptomonnaies, le hashrate renvoie à la puissance de calcul nécessaire à l’inscription d’un nouveau bloc sur une blockchain reposant sur un système de validation de type PoW (proof-of-work ou « preuve de travail »), à l’image du Bitcoin.
Cette puissance de hachage est celle, cumulée, de tous les mineurs à un instant T.
Plus concrètement, ce taux mesure la quantité de « hachages » (hashes) produite par unité de temps (généralement : une seconde) en vertu d’un algorithme dédié.
Ces hachages sont des fonctions mathématiques qui visent à transformer des données de longueur variable en une chaîne de caractères d’une longue fixe.
Par exemple, Bitcoin s’appuie sur un algorithme qui implique la réalisation de la fonction de hachage SHA-256 deux fois de suite à partir d’un nombre aléatoire de 32 bits.
Dans ce contexte, un hash, pour être considéré comme valide, doit commencer par un certain nombre de zéros.
Ainsi, un hash est essentiellement une tentative de résolution d’un puzzle mathématique complexe, permettant de confirmer qu’un bloc de transactions est valide.
Il faut comprendre qu’un grand nombre d’opérations de hachage est indispensable pour créer de nouveaux blocs, qui eux-mêmes contiennent des transactions dans la blockchain.
Afin d’y parvenir, les mineurs doivent trouver le « nonce », un nombre pseudo-aléatoire qui donne le droit à celui qui le déniche de valider et d’ajouter le prochain bloc au réseau.
Or, la capacité des mineurs à mettre la main sur ce « nonce » dépend de la difficulté de minage imposé au réseau – mais l’on y reviendra plus bas.
De cette façon, le taux de hachage est associé à la compensation potentielle qu’un mineur peut obtenir : plus ce taux est élevé, et plus grande est la probabilité de miner un bloc avec succès, donc d’être récompensé pour les efforts consentis.
Comment est mesuré le hashrate ?
En tant que valeur, le hashrate est exprimé en hash par seconde (h/s) et désormais en exahash par seconde (EX/s), sachant qu’un « hash » désigne un calcul effectué.
Voici les principaux ordres de grandeur :
- 1 megahash par seconde (MH/s) = 1 million de h/s.
- 1 gigahash par seconde (GH/s) = 1 milliard de h/s.
- 1 terahash par seconde (TH/s) = 1 000 GH/s.
- 1 exahash par seconde (EX/s) = 1 million de TH/s.
Puisque la puissance de calcul nécessaire augmente de manière régulière, le hashrate était de 930 millions de TH/s en juillet 2025 (soit 930 EX/s) contre 648 millions de TH/s un an plus tôt.
Si l’on remonte plus loin en arrière, on remarque que le hashrate a augmenté exponentiellement à partir de décembre 2017 – époque où le Bitcoin a franchi la barre des 10 000 dollars – avec 11,6 millions de TH/s, et qu’il n’a pas cessé de croître depuis. (Ce sont des estimations uniquement, car il est impossible d’obtenir des mesures précises du taux de hachage.)

(Source : blockchain.com)
Notez que ce taux est susceptible de varier à la hausse comme à la baisse d’un mois sur l’autre, notamment en fonction d’événements extérieurs à la blockchain.
À quoi sert le hashrate ?
Dans le contexte de la blockchain du Bitcoin, le taux de hachage revêt deux avantages spécifiques : il est à la fois une mesure de la sécurité du réseau et une évaluation de la compétitivité des mineurs.
À ces deux points, on peut en ajouter un troisième, moins déterminant (mais néanmoins intéressant) : la mesure des ressources consacrées au minage en fonction de la région géographique.
La sécurité de la blockchain
Le hashrate est une mesure de l’état et de la sécurité d’un réseau blockchain.
En pratique, plus ce taux est élevé, moins le réseau est vulnérable – parce que protégé par une plus grande puissance de calcul, ce qui rend les tentatives de manipulation du réseau toujours plus difficiles.
En effet, si une entité venait à obtenir plus de 51 % du hashrate d’un réseau, il existerait alors un risque de prise de contrôle et de malversation (on parle communément d’une « attaque de majorité »).
Néanmoins, une personne malintentionnée qui aurait l’intention d’altérer le bon fonctionnement du réseau devrait, pour ce faire, réunir une puissance de calcul colossale !
Voilà pourquoi cet indicateur est essentiel pour les investisseurs : parce qu’il témoigne de la fiabilité de la blockchain.
Un hashrate élevé est ainsi associé à la robustesse d’un réseau blockchain, car plus il y a de mineurs en compétition sur un réseau, moins il est probable que se produise une attaque malveillante.
Cela incite les particuliers et les entreprises à investir leur argent dans le Bitcoin.
Par ailleurs, la rapidité des calculs dépend de la puissance des machines déployées par les mineurs, et donc de la quantité de ressources dédiées au minage d’une blockchain.
Autrement dit, un hashrate élevé tend à montrer aux investisseurs que les mineurs sont fortement impliqués dans la création de nouveaux blocs, ce qui donne une indication quant au niveau de confiance qu’ils accordent au réseau (qui les rémunère pour leur travail).
La compétitivité des mineurs
Les mineurs qui cherchent à inscrire de nouveaux blocs dans la blockchain sont en compétition les uns contre les autres : il s’agit, en substance, d’être le premier à trouver la solution d’une équation complexe de manière à valider un bloc.
Cette rivalité n’a rien de négligeable, car le vainqueur – le plus rapide des mineurs, celui qui gagne le droit de créer un nouveau bloc – est récompensé pour ses efforts : il obtient un certain nombre de Bitcoins. (C’est un moyen comme un autre de devenir riche, mais qui nécessite de pouvoir compter sur une énorme puissance de calcul !)
Ce faisant, le hashrate est utilisé pour évaluer le niveau de compétitivité des mineurs, ainsi que le coût des opérations et leur rentabilité.
Dans cette course, le mineur qui déploie le plus de puissance est aussi celui qui a la possibilité de tester le plus grand nombre de combinaisons, avec un maximum de chances de trouver la solution à l’équation et d’obtenir le droit de créer un bloc.
En d’autres termes, le taux de hachage sert d’indicateur de performance pour les machines de minage en montrant la vitesse à laquelle ce matériel traite les données nécessaires pour hacher un bloc valide.
Cette compétitivité est en lien avec la difficulté de minage : celle-ci témoigne du niveau de complexité auquel les mineurs font face pour trouver un nouveau bloc dans la blockchain.
C’est l’un des piliers du principe de proof-of-work qui permet de garantir qu’un nouveau bloc soit inscrit à peu près toutes les 10 minutes, indépendamment des fluctuations de la puissance de minage.
Dans ce but, cette difficulté est ajustée automatiquement tous les 2 016 blocs, soit environ toutes les deux semaines. Lorsque les mineurs résolvent des blocs un peu trop rapidement en vertu d’une augmentation de la puissance de calcul, la difficulté est ainsi faite pour augmenter progressivement, de manière à les ralentir.
Compte tenu de la hausse continue de la puissance des machines, on s’attend à observer une courbe de difficulté ascendante au fil du temps – et c’est bien ce qui se passe dans les faits (image ci-dessous).

(Source : coinacademy.com)
Pour autant, ce système de difficulté se caractérise par son aspect ajustable : il peut s’adapter au niveau de compétence des mineurs afin d’assurer une incitation économique.
À titre d’exemple, si pour n’importe quelle raison la puissance de calcul cumulée vient à baisser (ce qui peut être la résultante d’une interdiction politique au sein d’un pays), le niveau de difficulté de minage s’ajuste pour faciliter le travail des mineurs.
La mesure des ressources dédiées au minage
De manière plus globale, le hashrate permet d’évaluer les ressources dédiées au minage au sein d’une région géographique donnée.
D’après les informations fournies par le Cambridge Center for Alternative Finance, on sait, par exemple, que la Chine représentait près de 73 % du hashrate global de Bitcoin en janvier 2020, puis 53 % en janvier 2021.
Avec l’interdiction du minage dans l’Empire du Milieu en mai 2021, la donne a changé : l’année suivante, les États-Unis étaient leaders du minage avec 38 % du taux de hachage, devant la Chine (21 %), le Kazakhstan (13,2 %), le Canada (6,4 %) et la Russie (4,6 %).
Cette évolution témoigne d’une meilleure répartition du minage sur le globe, ce qui garantit une réelle décentralisation du réseau et une sécurité plus élevée.
Il est ainsi moins probable qu’une décision politique ou qu’un événement climatique ait un impact majeur sur la puissance de calcul de la blockchain, celle-ci étant distribuée de manière plus équilibrée entre les différents pays du monde.
Quels facteurs influent sur les taux de hachage ?
Nous avons vu comment se mesure le hashrate, ainsi que son évolution dans le temps. Mais quels sont les facteurs qui influent sur cet indicateur ? On peut en distinguer plusieurs :
- La quantité de ressources dédiées au minage.
- Le nombre de transactions (qui varie quotidiennement).
- La difficulté des problèmes à résoudre.
- L’ancienneté et la taille de la blockchain.
- Les coûts de l’électricité, l’activité de minage étant particulièrement énergivore. (On peut en déduire que des énergies moins coûteuses, comme l’énergie solaire, sont susceptibles d’augmenter la rentabilité du minage et d’attirer de nouveaux mineurs, ce qui aura pour effet de faire monter le hashrate.)
- L’évolution politique du pays d’installation des mineurs, le meilleur exemple étant l’interdiction du minage en Chine en 2021 (avec pour conséquence une chute brutale, mais temporaire, du taux de hachage global du Bitcoin de plus de 50 %).
- Le cours du Bitcoin (plus il monte, plus le minage est rémunérateur, et plus il est attractif).
Globalement, la tendance du hashrate du Bitcoin est à la hausse depuis sa création en 2009, et encore plus depuis l’accélération des blockchains ayant démarré en 2018.
Il arrive que ce taux subisse des baisses pour différentes raisons (décision politique ou événement qui entraîne une augmentation des coûts de l’énergie, notamment), mais ces chutes sont temporaires et ne brisent en rien la dynamique haussière du hashrate.
En somme, le hashrate sert à évaluer la puissance de calcul cumulée de l’ensemble des machines utilisées pour inscrire de nouveaux blocs dans la blockchain.
Ce taux fournit également de nombreuses informations pour juger du niveau de décentralisation, de fiabilité et de sécurité du réseau.
Mais attention : aussi utile soit-il, c’est un indicateur à considérer avec des pincettes, tant il dépend de la rentabilité de l’activité de minage et peut varier en fonction de paramètres externes (comme les tarifs de l’électricité, la politique d’un État ou la fiscalité liée aux gains des mineurs).
Il est donc préférable de l’utiliser uniquement comme un outil de comparaison, à la fois pour le minage et pour l’investissement dans le Bitcoin.
Pour aller plus loin, vous pouvez consulter l’épisode consacré à Owen Simonin, CEO de Meria (plateforme d’investissement) et influenceur majeur dans le domaine des cryptomonnaies.
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